Sur le boulevard Raimbaldi, dans le centre de Nice, un commerce pas comme les autres vient de faire son apparition. Il s’agit de Ximiti, un magasin entièrement robotisé.
Par Manon Reinhardt Publié le 14 Nov 22 à 14:50 Actu Nice
Sur ce trottoir du boulevard Raimbaldi, les passants sont intrigués. Un mystérieux commerce vient d’ouvrir ses portes dans ce quartier populaire de Nice (Alpes-Maritimes). Et il a de quoi attirer l’œil : une devanture noire et jaune, une vitrine où sont entreposés des dizaines de produits mais surtout… pas de porte d’entrée. Car, ici, tout est robotisé.
Boissons, plats préparés, produits d’hygiène, ménagers, secs ou frais, friandises… Cette supérette automatisée propose plus de 400 références. Vous pourrez même y trouver de la pâtée ou de la litière pour votre animal de compagnie.
24h/24 et 7j/7
L’occasion pour Ximiti, cette chaîne de magasins, de développer le commerce de proximité, se targue-t-elle sur son site internet. Mais cette fois, le concept est quelque peu différent des grandes surfaces que tout le monde connaît.
Les clients peuvent y faire leurs courses 24h sur 24 et 7 jours sur 7. « Situés dans des zones commerciales, lieux publics, stations-services, gares et aéroports, les points de vente Ximiti proposent une large gamme de produits de consommation courante à prix abordables », peut-on lire.
Derrière cette supérette, Céline et François, un couple de Niçois
Ce commerce ultra connecté a officiellement été mis en service il y a moins d’une semaine, mardi 8 novembre 2022. Mais Céline et François Martin travaillent sur ce projet depuis plus d’un an. Ils ont signé un contrat de licence avec l’enseigne Ximiti. Ce couple de Niçois souhaitait proposer « une solution » à « tous les parents en galère » lorsqu’il leur manque une bouteille de lait ou des couches en pleine nuit et les dimanches. Car eux aussi ont deux enfants.
« On a eu envie de réfléchir comment on pouvait dépanner les gens sans qu’ils se ruinent et qu’ils aient à anticiper. Pendant un an, nous avons essayé de connaître les besoins réels des gens avec des sondages sur les réseaux sociaux et aussi en s’aidant de nos proches pour avoir l’essentiel en cas de besoin », nous explique Céline. S’ils ont choisi cette artère de la ville, c’est pour son côté « populaire » mais aussi car c’est un lieu de passage important.
Une borne interactive et des prix intéressants
Actu Nice a testé ce nouveau commerce robotisé. Un écran tactile est à la disposition des usagers. Ni une ni deux, nous voilà lancés dans la commande. On sillonne les différents rayons : nous choisissons un soda en bouteille pour accompagner notre repas du midi, article affiché au prix de 1,50 euro. Comptez le même prix pour un paquet de coquillettes, 3,20 euros pour du dentifrice, 5,20 euros pour de la litière.
Le paiement est rapide, par carte bancaire ou espèces. « Votre commande est en cours de préparation », nous informe la borne. Il suffit maintenant de patienter quelques secondes avant de voir une trappe s’ouvrir.
Rien de bien compliqué dans les faits mais la tâche peut s’avérer ardue pour les usagers moins sensibilisés aux appareils connectés, comme nos aînés. C’est en tout cas l’avis de Claude, habitant dans le quartier.
« Il faut accepter les nouvelles technologies »
Posté devant le distributeur, il semble se demander comment cela fonctionne : « Ah oui, il faut pianoter ! Alors pour les personnes d’un certain âge… Je ne touche plus aux ordinateurs et là, je m’en veux. C’est pratique mais en même temps, le contact, c’est important. Ce n’est pas pareil que dans les magasins traditionnels ».
Dans la boulangerie implantée à quelques mètres de là, le nouveau concept est également plutôt bien accueilli. « Cela a l’air sympa. Pour dépanner, je pense que c’est pratique », réagit Nadine, co-gérante de l’établissement. Pas de concurrence directe pour elle, le magasin hyperconnecté ne propose pas de viennoiseries.
Même réponse du côté de Mohamad, gérant d’une alimentation « Produits du monde » : « Je ne suis pas contre, il faut accepter les nouvelles technologies. Et c’est positif car cela amène de la clientèle à côté de mon commerce ».
Conception et fabrication française
Sur 50 m², le local est entièrement réfrigéré. « Il est issu d’une technologie française, pensé et fabriqué à Aubagne », précise Céline Martin. Le système derrière ce distributeur automatique ? « Tout est classé par rayon. Nous avons fait un gros travail de dimensionnement des produits pour les implanter dans le robot, il fallait tout paramétrer. »
Tous les jours, ou presque, son époux, François, vient réapprovisionner la supérette. Le couple aimerait désormais se lancer dans les produits locaux. Pour l’heure, ils entament une phase de test et adapteront leur gamme « en fonction des saisons ».
Ils seront présents chaque fin de matinée devant le magasin afin d’aider les novices en numérique à utiliser le distributeur.