Cette petite épicerie installée boulevard Raimbaldi, à Nice, fonctionne comme un distributeur de boissons qui permet notamment de dépanner les têtes en l’air.
Axelle Truquet Publié le 13/12/2022 à 14:50, mis à jour le 13/12/2022 à 14:19
Imaginez : vous rentrez tard du travail quand vous vous apercevez que vous n’avez plus de café pour le petit-déjeuner du lendemain. Autre cas de figure : vous avez complètement zappé de racheter des couches et vous vous rendez compte que vous venez de mettre la dernière à votre bébé.
Bref, nous nous sommes tous retrouvés un jour à cours de beurre, de dentifrice ou de déboucheur pour canalisation en dehors des heures d’ouverture des commerces. Rien de grave mais c’est souvent casse-pieds.
Depuis quelques années, des magasins automatiques 24 h/24 ont fait leur apparition dans le paysage urbain et rural. L’un d’eux vient d’ouvrir sur le boulevard Raimbaldi, sous la franchise Ximiti.
« Très pratique »
« Je n’ai encore rien acheté parce que je n’avais pas besoin mais j’ai jeté un coup d’œil par curiosité, raconte Mounir, un riverain. Ça a l’air très pratique. Si un jour je manque de quelque chose, j’utiliserai la machine. En plus, j’ai l’impression que les prix sont corrects, même si je n’ai pas tout regardé. La canette de coca est à moins d’un euro par exemple. »
Le discours est sensiblement le même aux abords du magasin automatique. Beaucoup ont regardé pour voir comment cela fonctionnait mais, surtout, ils se disent contents que le dispositif remplace un local vide.
Effectivement, « il n’y avait plus d’activité depuis une vingtaine d’années », confirme Céline Martin, gérante de ce Ximiti avec son époux, François.
« Nous sommes de jeunes parents débordés »
Le couple s’est lancé dans l’aventure justement parce qu’il a été confronté à la galère de manquer d’un produit la nuit ou le dimanche. « Nous sommes des jeunes parents débordés. Ça nous est arrivé d’être en panne de couche ou de petits pots. Auparavant, nous vivions à Paris. Là, on trouve des magasins ouverts jusque très tard. Mais ce n’est pas le cas en province. Lorsque nous sommes revenus à Nice, nous avons constaté qu’il y avait quelque chose à lancer. Nous voulions ouvrir un commerce et le déclic a eu lieu lorsque nous avons vu un reportage sur un magasin automatique au journal télévisé. Ce projet nous a pris une année et nous sommes contents d’avoir pu le mener à bien. Pour l’instant, ça fonctionne bien mais nous sommes encore en rodage. »
Concrètement, François s’occupe du réapprovisionnement chaque matin. Pour le moment, le couple observe les habitudes de consommation pour ajuster son offre. « Par exemple, beaucoup de jeunes viennent acheter des sodas ou des friandises avant ou après les cours, commente Céline. Mais j’ai aussi discuté avec des policiers qui me disaient que c’était utile pour eux parce que ça leur permet de s’acheter quelque chose à manger lorsqu’ils sont de service la nuit, quand tout est fermé. »
400 références disponibles
Ximiti propose 400 références qui constituent une bonne base de fonds d’épicerie et de tout ce dont on peut avoir besoin au quotidien : brosse à dents, serviettes hygiéniques, préservatifs mais aussi produits de nettoyage.
« Pour le moment, il n’y a pas de fruits et légumes mais nous réfléchissons à proposer quelque chose comme un kit pour faire une soupe ou une salade de fruits. À terme, nous souhaitons ajouter des denrées locales, nous sommes en train de discuter avec des producteurs de la région. Nous pourrions travailler avec des commerçants du quartier pour proposer leurs produits. »
« Le quartier s’est développé »
Marisa, qui tient la boutique d’accessoires de coiffure juste à côté, se dit plutôt satisfaite de cette installation. « Cela peut être pratique pour dépanner. Et puis c’est bien que le local soit occupé, ça redynamise le boulevard. » Même sentiment pour Nigina qui a ouvert un salon d’esthétique art et beauté en face. « Je trouve que le quartier s’est développé, il est plus attractif. Cette boutique automatique, c’est toujours un service de plus pour la population. »
Facile d’utilisation
Comment ça fonctionne? C’est assez simple, pas besoin d’être un spécialiste des nouvelles technologies. Vous avez un écran tactile depuis lequel vous sélectionner les produits que vous voulez. Ils sont classés par rayons. Vous cliquez sur la vignette de votre choix, ensuite, il suffit de payer. Comme pour un distributeur de boissons, la machine prépare tout, vous récupérez vos produits dans une trappe.
À noter, le catalogue ne compte pas de boissons alcoolisées. D’une part, parce que les acheteurs peuvent être des mineurs. D’autre part, parce que le commerçant a l’obligation de vérifier que le client n’est pas en état d’ébriété lorsqu’il achète de l’alcool, ce qui est impossible avec la machine. Accessoirement, cela évite aussi de potentiels problèmes d’ivresse sur la voie publique. De quoi rassurer les riverains.