Une supérette « nouvelle génération ». Le leader des magasins alimentaires sans vendeur, Ximiti, ouvre un point de vente à Cannes ce mercredi. 100% connecté, et robotisé. Un OVNI atterrit dans le paysage commercial de la ville.

Ximiti, la chaine de magasins 100 % robotisés, ouvre à Cannes son premier point de vente en PACA (francetvinfo.fr)

Publié le 27/10/2021 à 07h31 • Mis à jour le 27/10/2021 à 07h38

Pas de personnel, c’est un robot qui se charge de la commande passée à la borne ou par internet dans ce point de vente Ximiti, à Cannes. C’est le premier en PACA. • © Sebastien Lemaire (FTV)

De l’extérieur, le secret est bien gardé. Au 46 boulevard Carnot, une devanture blanche, un guichet automatique. Ce mercredi 27 octobre au matin, la machine se mettra en marche.

A l’intérieur, sur 45 mètres carrés de rayonnages, de l’épicerie, de la droguerie, des produits d’hygiène et de parfumerie, 700 références disponibles 24h/24 et 7 j/7. Pour faire leurs courses, les clients ne verront personne. C’est un robot qui se chargera de délivrer les commandes passées soit directement à la borne, sur place, soit via l’application smartphone dédiée.

Ce point de vente est le premier que Ximiti, la marque leader en France du commerce de proximité 100 % automatisé, ouvre en région PACA.

C’est un commerce idéal pour un complément de courses.

Florent Lebrault, franchisé Ximiti à Cannes

L’homme qui s’est lancé dans l’aventure connait bien le monde de la grande distribution. 

Florent Lebrault a dirigé jusque-là un supermarché dans l’arrière-pays grassois, avec une centaine de salariés. Un directeur taraudé par l’envie de se mettre à son compte, et qui a vu les avantages de cette formule robotisée : « On peut concentrer un grand nombre de références dans peu de superficie ». Pas de salariés. Le responsable s’occupe de la réception de la marchandise lorsqu’elle arrive, puis la gestion peut se faire à distance. Libre de ses choix, Florent Lebrault revendique son engagement bio, avec « au moins 70 références, et des produits régionaux ».

L’effet confinement

Le premier confinement m’a mis la puce à l’oreille. C’est en tant que directeur de supermarché que j’ai vécu le coronavirus. Le premier jour, on s’est fait dévaliser. Puis, ça été exclusivement du drive. Ce changement de comportement des clients m’a marqué.

Florent Lebrault, franchisé Ximiti à Cannes

Depuis le premier confinement, l’enseigne de magasins « sans contact », créée en 2017, a effectivement connu un bel essor en France. De 11 points de vente en mai 2020, elle est passée à 25 unités. 

L’objectif de la marque est de « doubler encore le nombre de points de vente franchisés d’ici un an », nous explique Charlène Guidez, chargée de la communication. La cible est double : « les centres-villes, pour les courses d’appoint, et les zones plus rurales, où ce type de magasin peut être plus rentable qu’une épicerie traditionnelle ».

« Tenter, innover, si ça marche, c’est super ! »

Cannes en tout cas, l’offre de commerce de proximité ne manque pas. De petits points de vente par distributeurs, plus modestes, ont déjà vu le jour, puis disparu. Cette fois-ci, le concept est plus élaboré, avec pour ambition de proposer l’essentiel des produits de consommation courante.

Les représentants des commerçants attendent de voir le résultat de l’expérience.

Un commerçant c’est aussi du conseil, de la discussion avec le client. Mais c’est dans l’air du temps…

Eric Chaumier, vice-président de la section commerce de la CCI Nice Côte d’Azur

Pour Eric Chaumier, cette offre aurait plus de sens dans les zones périphériques, où il manque des commerces de proximité. « En plein centre-ville, je ne suis pas certain de son intégration dans le paysage commercial… »

James Theis, président de la FATEO, fédération qui rassemble une dizaine d’associations de commerçants, est dans une expectative plus positive :

Priorité à la diversité. En matière commerciale, le choix de l’offre attire le monde !

James Theis, président de la FATEO

« Je suis commerçant, et je soutiens l’entrepreneur qui tente », poursuit James Theis. « Avec la crise sanitaire les habitudes des consommateurs ont évolué. Mais que va-t-il rester dans le temps ? Est-ce que ça va répondre à une demande ? Tenter, innover, si ça marche, c’est super ! »

Si l’expérience cannoise est concluante, Florent Lebrault, espère bien pouvoir ouvrir d’autres franchises Ximiti sur la Côte d’Azur.